Oui et non! Mais tous les modèles de PTH ne sont pas égaux devant l’usure. Tous les patients non plus.
Pour ce qui est des prothèses céramique/céramique, le taux d'usure est presque nul même chez un sujet actif.
Pour ce qui est des prothèses traditionelles avec couple de frottement métal ou céramique /plastique, c'est une autre histoire. On peut comparer une prothèse totale de hanche aux pneus de sa voiture. Plus on va s’en servir plus il faudra les changer. Quantifier l’usure d’une PTH en terme d’année n’est pas très logique. Une « mauvaise » PTH mise en place chez une personne n’ayant que peu d’activité durera plus qu’une bonne prothèse chez un jeune homme hyperactif.
Il est important de comprendre le mécanisme d’usure des prothèses classiques (couple de frottement d’une bille en métal contre une cupule en polyéthylène). A chaque pas de minuscules fragments de plastique vont se détacher de la cupule. (Nous nous situons au niveau moléculaire) Certains chercheurs ont même parlé de 350 000 fragments à chaque pas. Ces fragments vont alors « tomber » dans l’articulation et entrainer une réaction de l’organisme. Il s’agit d’une réaction immunitaire comme à chaque fois qu‘un corps étranger est introduit dans l’organisme. (le système immunitaire est beaucoup plus sensible au fragment microscopique qu’à un morceau de quelques centimètres) cette réaction immunitaire va alors stimuler toutes les cellules de la réaction immunitaire : macrophages, lymphocytes…
Ces cellules vont tenter de digérer les fragments de plastique sans succès et celles ci vont s’accumuler pour former ce que l’on appelle un granulome au polyéthylène. Dans certaines reprises de prothèse, le chirurgien doit « faire le ménage » et quelquefois il va retirer un « bol » entier de ce granulome. C’est cette réaction immunitaire qui est à l’origine du descellement des prothèses. Les cellules du granulome vont libérer des substances toxiques vis à vis des cellules de l’environnement immédiat. Ces substances vont entraîner une destruction des cellules osseuses (les ostéocytes) et donc du support de la prothèse. L’origine habituelle du descellement se trouve là.